Après le retravail des tomes 1 et 2 - qui n'étaient qu'un volume unique à l'origine-, j'avais ajouté pas moins de 90 000 mots, retranché des chapitres entiers, réécrits nombres de scène. Je croyais alors avoir donné le maximum. Avec le recul, je dois plutôt dire que j'ai donné tout ce qui était possible pour la débutante que j'étais alors :S
À la suite du retravail du troisième tome, j'avais sacrifié plus de 30 000 mots. J'avais aussi dû reconstruire tout un pan de l'histoire - quelques 50 pages en fait - à cause d'un détail historique que j'avais mal compris. Pfffff! On ne m'y reprendra plus, je vérifie maintenant ce genre de choses 20 fois plutôt qu'une! J'ai appris à éliminer les adverbes et les adjectifs en surnombre et à utiliser des verbes plus forts pour compenser. L'histoire y a gagné en rythme et en intensité. Bref, bien des apprentissages encore une fois.
Pour le 4e tome dont je viens d'enregistrer la version finale retravaillée, je suis contente de pouvoir dire que le chemin parcouru depuis le premier tome est impressionnant. Malgré une direction littéraire plus sévère d'un manuscrit à l'autre, le texte n'a perdu que 9 000 mots. Je n'ai pas eu à réécrire des chapitres entiers. J'ai appris à raccourcir mes phrases souvent trop longues. J'ai aussi beaucoup travaillé sur le perfectionnement: comment écrire pour que le lecteur vive les émotions des personnages, comment écrire des scènes érotiques dignes de ce nom, comment éviter de briser une intensité dramatique, mais surtout, savoir éliminer des personnages avec doigté quand ils deviennent inutiles à l'histoire ;)
J'ai aussi compris un principe fondamental: quand une histoire est finie, elle est finie. Il ne sert à rien d'essayer d'ajouter du texte ici et là pour faire un livre plus épais. Quand y'a plus rien à ajouter, faut l'accepter. Logique direz-vous... C'est vrai, sauf que pour moi qui aime les grosses briques, je me disais qu'il fallait absolument que mes livres en soient. J'avais peur de la réaction des lecteurs si les tomes n'épaississaient pas d'une fois à l'autre. Et puis, j'ai bien dû admettre que souvent, les grosses briques souffraient de longueurs et que l'histoire aurait été meilleure si quelqu'un avait eu le courage de dire à l'auteur de couper dans le gras... ce que ma directrice littéraire ne se gêne pas pour faire! Comme le résultat en vaut la peine, maintenant, je m'incline... ;)