Chaque fois que je jase avec des écrivains, connus ou non, le même sujet revient sur le tapis: peut-on réellement vivre de sa plume au Québec? Et quand je dis vivre, je parle de long terme, non pas d'un salaire décent une année, puis d'une vie de misère l'année d'ensuite parce que l'on ne peut pas publier deux-trois livres par année tous le temps. L'inspiration, à mon humble avis, ne se commande pas et la qualité demande du temps et du travail! Ce qui m'amène à poser une autre question, à savoir, c'est quoi pour vous un salaire qui vaut la peine qu'on en parle dans ce métier-là ? 20 000, 25 000, 30 000$ et plus ?
Et oui, je m'interroge. Comme plusieurs d'entre vous, j'en suis certaine... Pourquoi ces questions aujourd'hui, me direz-vous. Et bien parce que, inévitablement, chaque fois que je dis que je suis romancière, les gens s'imaginent que je roulerai en BMW sous peu et que mon compte en banque déborde... Qu'est-ce qui fait que tous croient que l'on gagne un salaire faramineux ? Un best-sellers, au Québec, pour un livre de 24.95$, rapporte la modique somme de 12 500$ à son créateur, soit sous le seuil de la pauvreté. Hé, on parle d'un best-sellers!!!! Imaginez ceux qui vendent la moyenne pour un roman, soit quelques 800 à 1000 exemplaires... Pas de quoi faire vivre sa petite famille... Et pourtant, tous savent qu'il y a des centaines et des centaines d'heures de travail dans les livres qui sont publiés chaque année. Et qu'il y a également des centaines d'écrivains et d'écrivaines passionnées qui, envers et contre tous, continuent d'écrire parce qu'ils ne se voient pas faire autre chose...
Je tiens à préciser, en passant, que je ne me plains pas, loin de là, mais que je m'interroge. J'ai choisi ce métier en connaissance de cause et je l'adore. Il me permet de voir grandir mes enfants et d'avoir un travail malgré la maladie de mon fils, ce qui, en soit, est déjà plus que ne peuvent se permettre bien des gens que je connais. Il n'en demeure pas moins que, comme tous, j'aspire à davantage et je me demande simplement si c'est possible...
7 commentaires:
Personnellement je ne me fais pas d'illusion sur le salaire des écrivains puisque avant d'arriver à votre salaire il y a plein de frais à payer. Pour ce qui est d'aspirer à plus, je crois qu'on le peut tous :). Peut-être ouvrir des portes sur l'Europe pour élargir le bassin de vente ou utiliser une petite campagne de buzz marketing sa coute rien :p et s'est fou à quel point sa fonctionne bien, sinon peut-être exploiter d'autres petits talents connexe ce que tu possède certainement! Qui pourrait te laisser tout le temps pour l'écriture tout en augmentant un peu ton revenu et sinon ben faut rester positive on attire vers nous ce à quoi on aspire c'est une loi universelle qui fonctionne bien :)!! Enfin ce n'est que mon avis sur ton questionnement, mais selon moi c'est possible d'aspirer à plus! :p
J'ai entendu dire que les auteurs qui donnent des conférences font plus d'argent ainsi qu'avec la vente de leurs livres...
Au niveau salaire, je ne me fais pas d'illusions non plus. À moins d'avoir énormément d'ambition et de courage, et d'être prêt à investir du temps en marketing, en démarches et en déplacements à l'étranger, il semble illusoire de s'enrichir avec l'écriture. Tout au plus, on peut mettre un peu de beurre sur nos épinards!
C'est pourquoi, avant tout, la passion doit primer sur le côté monétaire.
Bonjour Elisabeth,
Est-il est prévu que les Filles de Lune soient traduits en anglais ou autres langues (ce qui génèrerait certainement un revenu plus intéressant)?
À mon humble avis, tes deux premier romans - et je suis convaincue que la suite sera aussi palpitante - valent bien les Twilight (Stephenie Myers) de ce monde et gagneraient à être connus au Canada anglais et à l'étranger... Une adaptation en film, ce serait bien aussi, non?
Merci de prendre le temps d'écrire (les romans et le blogue), bien que ça ne rapporte pas beaucoup de sous! Les fans comme moi adorons Filles de Lune... Vivement le 30 septembre pour la suite!
Bonjour Elisabeth,
Je suis d'accord avec Dionra ! Ton roman (les 2 premiers tomes) devraient être traduit en anglais et/ou dans d'autres langues, afin d'élargir ton cercle de lecteurs. Et ne t'inquiète pas trop, l'histoire est super géniale et mériterait bien cela!
Et puis les films aussi serait une bonne idée, je me verrais bien dans le rôle de l'actrice principale !! (une petite blague). Mais sérieusement, j'aime bien voir les romans que je lis sur petit et grand écran...
Voilà !!
P.S. j'ai tellement hâte à la sortie du 3, te verra-t'on au salon du livre de Montréal.
@Anarkia: Merci pour ton opinion. Pour ce qui est de l'Europe, la maison d'édition à des contacts là-bas, mais faut être patiente...
@Isa: Bien d'accord que la passion est une priorité!
@Dionra et Rebecca: La traduction anglaise est souvent la dernière à se produire pour les écrivains québécois. Bien d'autres langues viennent avant, mais, comme je le disais plus haut, il faut être patiente... Pour les films, j'aimerais bien, comme tous je crois, mais je ne m'illusionne pas trop. On verra!
P.S. Je serai certainement à Mtl!
Je ne sais vraiment pas moi non plus d'où vient parfois l'idée que les écrivains peuvent être riches. Très peu de gens savent que les auteurs n'ont que 10% du prix de vente de leur livre et ce pour un travail d'un an ou plus et payé un an après la parution. Il faut être vedette, très connu, passer à la télé, comme les comédiens. Combien il faut, c'est une autre question, là on devient comme tout salarié. Certaines personnes vivent très bien avec 40,000$ par année, d'autres ont besoin de 60,000$. Je sais que je ne pourrais pas vivre en ville avec toute la sollicitation qu'il y a. Mais maison est payée depuis longtemps et je n'achète plus d'auto neuve depuis bien longtemps.
Mon père a écrit 96 livres dans sa vie, mais pas 10 romans sur ce nombre. Comme en peinture, souvent les produits dérivés sont plus intéressants que les originaux: conférences, articles de journaux, essais, biographies, livres de recettes, scénarios. Traductions, certes (d'ailleurs les traducteurs vivent mieux que les auteurs qu'ils traduisent bien souvent), mais ça ne dépend pas de l'auteur. Pas plus que de vendre en Europe. En ce domaine, c'est l'éditeur qui mène.
@ClaudeL: C'est vrai que ça dépend beaucoup de chacun en terme de montant et que selon l'âge que l'on a, les besoins ne sont pas les mêmes. Mais présentement, au Québec, faut pas avoir de trop grands besoins... (sourire) Je me suis aussi rendue compte que les produits dérivés et la traduction étaient plus payants, mais encore faut-il qu'il y en ait et comme vous le dites si bien, ce n'est pas toujours l'auteure qui mène... Ici, je touche du bois parce que j'ai une maison d'édition extraordinaire qui fait de gros efforts pour mousser les ventes et essayer d'obtenir des traductions, mais là comme ailleurs, il faut du temps et de la patience...
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