Voilà qui résume à merveille le sentiment qui m'habite à mon retour de Montréal. Je dois d'abord dire que je me serais certainement reprochée longtemps de ne pas être allée faire un tour à Anticipation alors que j'en avais la possibilité donc j'ai saisi l'occasion. Qui sait quand ça reviendra dans la province??????????? Maintenant je sais aussi que ça ne valait pas le coût (175$ pour la fin de semaine). Il y avait, c'est vrai, plusieurs panels extrêmement intéressants auxquels j'ai assisté avec plaisir. Des auteurs de partout -mais aussi des éditeurs, des directeurs commerciaux et des directeurs littéraires - étaient présents et leurs visions du monde de l'édition valaient souvent la peine d'être entendu, ne serait-ce que pour se rendre compte que ce n'est pas plus facile de vivre de sa plume en France et aux États-Unis qu'ici, même si le bassin de lecteurs est multiplié par 10, 20 ou 30. Il est aussi rassurant de savoir -même si on s'en doute déjà- que les écrivains les plus connus peinent aussi sur leurs textes, que l'écriture est parfois pénibles, qu'ils rencontrent des difficultés et que ce n'est pas toujours une joie d'écrire. J'ai également jasé avec quelques auteurs précédemments aperçus dans les salons du livre et avec lesquels je n'avais pas encore eu la chance d'échanger; c'est toujours agréable de tisser de nouveaux liens. Voici pour le positif.
Le problème, en fait, c'est que le positif ne parvenait pas à compenser pour les nombreux irritants:
-Beaucoup d'auteurs étrangers présents n'avaient pas leurs livres en vente sur place. Dommage...
-L'espace de vente ressemblait davantage à un marché aux puces qu'à un mini salon du livre: pas ou peu de présentoirs, manque d'identification des maisons d'éditions, table cheap avec nappe blanche trop longue, manque de personnels compétents, et j'en passe... Pas de quoi donner le goût de faire des achats!
-Un grand nombre de participants aux différents panels n'étaient pas préparés, ne savaient pas trop quoi dire, demandaient s'il y avait des questions de l'auditoires à peine quinze minutes après le début de l'échange parce qu'ils ne savaient plus comment meubler le temps, auteurs invités dans des panels sans rapport avec eux, modérateurs qu'on n'avait pas prévenu de leur rôle et qui croyaient être participants, etc.
-Il y avait trop de panels en parallèle pour le nombre de visiteurs alors il n'y avait souvent qu'une poignée d'auditeurs dans la salle. Difficile de motiver les panellistes dans ce temps-là!!!!!
-J'ai entendu plusieurs aberrations mais la plus insultante était certainement celle qui disait que les lecteurs de fantasy actuels suivaient une mode et n'étaient donc pas de véritables fans. Par le fait même, ils étaient moins matures que les lecteurs de science-fiction et se satisfaisaient donc de romans moins «recherchés», moins «travaillés» et de moins bonne «qualité». En gros, on accusait TOUS les auteurs qui vendent bien d'écrire n'importe quoi et parvenir à le faire publier puisque les lecteurs n'y verraient que du feu. Insultant pour l'écrivain et le lecteur comme remarque, non? Je m'abstiendrai de nommer l'individu capable de proférer de telles bêtises; sachez seulement qu'il est lui-même auteur.
-J'ai malheureusement constaté qu'il y a encore trop de gens -donc pas uniquement la personne mentionnée ci-dessus- qui croient que les romans qui se vendent bien et s'adressent à un large public sont nécessairement moins bons que ceux qui s'adressent à une supposée élite et restent sur les tablettes. Comme si le but d'un écrivain était d'être reconnu par les élitistes plutôt que par le plus de lecteurs possibles! En tous les cas, c'est certainement pas cette élite qui permettra à l'écrivain de vivre de sa plume...
En terminant, je précise que je ne regrette pas ma visite, ne serait-ce que parce que j'ai entendu Patrick Sénécal avouer l'une des choses qui l'avait terrifié dans son enfance. Croyez-moi, vous ne devinerez jamais...
Le problème, en fait, c'est que le positif ne parvenait pas à compenser pour les nombreux irritants:
-Beaucoup d'auteurs étrangers présents n'avaient pas leurs livres en vente sur place. Dommage...
-L'espace de vente ressemblait davantage à un marché aux puces qu'à un mini salon du livre: pas ou peu de présentoirs, manque d'identification des maisons d'éditions, table cheap avec nappe blanche trop longue, manque de personnels compétents, et j'en passe... Pas de quoi donner le goût de faire des achats!
-Un grand nombre de participants aux différents panels n'étaient pas préparés, ne savaient pas trop quoi dire, demandaient s'il y avait des questions de l'auditoires à peine quinze minutes après le début de l'échange parce qu'ils ne savaient plus comment meubler le temps, auteurs invités dans des panels sans rapport avec eux, modérateurs qu'on n'avait pas prévenu de leur rôle et qui croyaient être participants, etc.
-Il y avait trop de panels en parallèle pour le nombre de visiteurs alors il n'y avait souvent qu'une poignée d'auditeurs dans la salle. Difficile de motiver les panellistes dans ce temps-là!!!!!
-J'ai entendu plusieurs aberrations mais la plus insultante était certainement celle qui disait que les lecteurs de fantasy actuels suivaient une mode et n'étaient donc pas de véritables fans. Par le fait même, ils étaient moins matures que les lecteurs de science-fiction et se satisfaisaient donc de romans moins «recherchés», moins «travaillés» et de moins bonne «qualité». En gros, on accusait TOUS les auteurs qui vendent bien d'écrire n'importe quoi et parvenir à le faire publier puisque les lecteurs n'y verraient que du feu. Insultant pour l'écrivain et le lecteur comme remarque, non? Je m'abstiendrai de nommer l'individu capable de proférer de telles bêtises; sachez seulement qu'il est lui-même auteur.
-J'ai malheureusement constaté qu'il y a encore trop de gens -donc pas uniquement la personne mentionnée ci-dessus- qui croient que les romans qui se vendent bien et s'adressent à un large public sont nécessairement moins bons que ceux qui s'adressent à une supposée élite et restent sur les tablettes. Comme si le but d'un écrivain était d'être reconnu par les élitistes plutôt que par le plus de lecteurs possibles! En tous les cas, c'est certainement pas cette élite qui permettra à l'écrivain de vivre de sa plume...
En terminant, je précise que je ne regrette pas ma visite, ne serait-ce que parce que j'ai entendu Patrick Sénécal avouer l'une des choses qui l'avait terrifié dans son enfance. Croyez-moi, vous ne devinerez jamais...
8 commentaires:
J'étais À Boréal en fin de semaine et un des panélistes à soulever le même point et j»'ai eu la même réaction que toi même si je n'écris pas de la Fantasy. Être reconnu par ses lecteurs doit prévaloir ceux des élitistes. Bien dit ! Cela dit j'ai adoré Boréal.Tu aurais peut-être préféré.
Salut !!
je reste sans mot face à ton week end, le Bof semble s'appliquer parfaitement.
Pour ce qui est de l'auteur inconnue et de son commentaire, je crois sincèrement que ce sont les auteurs qui détermine si le texte est enfantin ou non, s'il a du corps ou non et qui détermine la qualité du contenu. Dans ton cas je trouves sa super génial, merveilleux et j'en passe!Ce n'ai pas seulement le monde de Naïla, c'est tout, tout, tout; L'écriture, la façon dont tu décris l'histoire, les évènements, le suspense qui règne dans l'histoire et à qu'elle point la suite des évènements est bien caché(souvent je suis capable de prévoir une fin, toi non lol..). Alors même si c'est un auteur x, ignore le !! Niveau psychologie, il doit avoir quelques petits problème avec le fantastique!!
Sinon petite anecdote. Savais-tu que sur le site de Ranaud Bray, ta série est identifié comme étant Science-Fiction. Je ne connais pas exactement les barêmes de qu'est-ce qui définit quoi, mais il me semble que les Filles de Lune, CE N'AI PAS de la Science Fiction !!
Bref. Passe une belle semaine !! (J'ai toujours si hâte à la sortie du tome 3 !! -39jours-)
Stéphanie xx
Eh oui! Tu aurais dû venir à Boréal! Beaucoup moins dispendieux et plus convivial. Dommage, j'aurais eu le plaisir de t'y rencontrer... Une prochaine fois peut-être!
@Stéphanie: Merci pour ton appréciation de ma série! Et Filles de Lune n'est pas de la science-fiction, c'est certain...
@Isa et Pierre: Nous avions décidé, en juin dernier, d'aller à Anticipation moi et deux grandes amies auteures de la région parce que nous savions que l'occasion ne se représenterait pas de sitôt contrairement à Boréal qui revient tout les ans. De plus, Anticipation était l'occasion rêvée de rencontrer une multitude d'auteur d'ici et d'ailleurs alors que Boréal, c'est davantage des auteurs d'ici. Ce n'est pas que je ne m'intéresse pas à mes compatriotes québécois, loin de là, mais je peux rencontrer ces derniers dans les salons du livre tout au long de l'année, de même que les blogueurs, et discuter des mêmes sujets. Les auteurs français et américains se déplacent rarement pour nos salons... Il est bien de s'informer aussi de ce qui se fait ailleurs et comment; c'est très instructifs tout ce qui se dit spontanément lors des tables rondes, surtout sur le milieu de l'édition... C'était d'ailleurs un des sujets de panel de la fin de semaine.
J'aurais bien aimé avoir un moment pour aller à Boréal (c'était compris dans le prix de Anticipation (sic)) mais ce ne fut malheureusement pas possible. Vivement la prochaine saison de salons pour revoir tout le monde...
Dommage qu'il y ai eu autant de négatif pour ta fin de semaine (et je dis sa pas seulement pour toi, mais pour aussi les auteurs qui venaient justement au Québec, alors qu'ils viennent rarement ca n'a pas vraiment du leur donner une excellente image).
Et pour ce qui est de la remarque c'est vrai que beaucoup la profère ces temps-ci et on ne peut pas se cacher que le fantastique est devenu à la mode, mais sa ne signifie en rien que les romans ont perdu de leur essence. Et de mon point de vue, pour ce qui est de tes romans ils ont tout ce qui faut pour captiver le lecteur et je crois que c'est ce qui compte avoir envie de lire sans arrêt pour connaître la suite, décider de rester debout la nuit parce que on ne veut pas s'arrêter. C'est l'effet que tes deux romans ont eu sur moi et si tu réussis sa c'est la preuve que ce sont de bons romans :p ! Alors laissons juger ceux qui ne savent pas qu'il y a encore des perles qui se produise^^.
@ Anarkia: Merci! Je trouve ça tellement dommage d'avoir à justifier mon travail de cette façon...
Effectivement c'est plutôt dommage, mais bon je crois que toutes les personnes ici présentes ont adoré le résultat alors si sa peut t'aider un peu on est tes lecteurs et on est la pour te supporter dans ton travaille :)
Dommage qu'Anticipation ait été si décevant... malgré ses points positifs. Tsss... Ça m'impressionne encore de voir que des gens entretiennent encore tant de préjugés vis-à-vis de la littérature "de genre". C'est encore plus déplorable quand ce sont des écrivains, ça me semble inexcusable d'avoir de telles opinions quand on est de ce milieu-là.
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