Arrêt chez Canadien Tire, hier; mon chum avait besoin de quelques guguss. Je lui dit que je l'attendrai dans le coin des livres en liquidation, puis me dirige vers ces tables toujours plus grandes que l'on retrouve de plus en plus souvent dans les halls de centre d'achats et les magasins grande surface. Je n'ai aucune honte à avouer que j'achète presque toujours un ou deux bouquins dénichés sur ces tables. La raison en est simple: ce sont majoritairement des livres qui proviennent des entrepôts du distributeur quand les maisons d'édition décident de faire du ménage dans leur inventaire. Souvent donc, ce sont des livres qu'on ne trouve plus nulle part en librairie parce qu'ils ont été produits il y a plusieurs années déjà, d'autres sont des livres qui ont été mal distribués à la base et sont donc passé inaperçus, d'autres encore sont des importations que personne n'a voulu vendre et qu'il faut finalement écouler. Bref, pour les livres de recettes et les documentaires, ça s'apparente à une mine d'or pour moi, surtout depuis que je fais des recherches pour ma prochaine série... :) Et puis, comme les maisons d'édition et les distributeur ne font tous leur ménage à la même date et que les quantités de chacun des livres sont très variables, les stocks sont constamment renouvellés...
Bon, là où j'ai un malaise et que je m'interroge, c'est qu'un phénomène que je croyais isolé au départ prend de plus en plus d'ampleur. Il était même effarant à mes yeux hier. Je m'explique. Mon premier tome de Filles de Lune est sorti en mars 2008, donc même pas trois ans encore. Or, le tiers des livres fraîchement placés sur lesquels j'ai jeté un oeil hier - tous des romans- sont arrivés en tablette en même temps que moi à l'époque ou même après!!!! C'est dire que les auteurs ne disposent même plus d'un délai de grâce acceptable avant que l'on liquide -sans qu'ils touchent un sou - les bouquins sur lesquels ils ont parfois bûché des années durant... Et on s'entend, qu'en deux ans et demi, ce ne sont pas tous les auteurs qui ont eu le temps ou la possibilité ou la chance, appelez ça comme vous voulez, de publier un autre titre pour donner un second souffle au premier... Je comprends qu'on ne peut garder indéfiniment des livres en boîte sans les vendre, ça coûte cher et ce n'est pas rentable à long terme. Sauf que 30 mois, à mon sens, c'est court. Vous en pensez quoi?
13 commentaires:
Je ne sais pas de quoi ont l'air la majorité des contrats, mais je sais que certains stipulent que si 10% des stocks ne sont pas vendus lors d'une année donnée, l'éditeur peut liquider les livres restants.
Alors c'est triste, mais les livres qui se retrouvent sur ces tables sont des livres que ne se sont pas vendus. (10% des stocks, avec les tirages qu'on connaît ici - souvent 1000 exemplaires à perdre - c'est pourtant pas énorme).
Faut se poser des questions au sujet de l'effort de distribution qui a été fait. Il y a des distributeurs et des éditeurs qui ne semblent pas tellement se forcer.
D'autres diraient peut-être que c'est la qualité des titres qui est en cause ou la quantité de titres qui se publient par année, mais bon... terrain glissant! ;)
Dans ce milieu, il semblerait que nous devenions rapidement des has-been. Snif.
J'ai moi aussi remarquée le phénomène de ces tables de livres en rabais. Elles semblent toujours de plus en plus grandes et certaines maisons d'éditions sont plus présente que d'autres. Je me pose des questions....
@Gen: Pour ma part, je n'ai pas de clause avec pourcentage. Pour les autres maisons, je ne sais pas.
Ce n'est pas nécessairement vrai que ce sont des livres qui se sont mal vendus parce qu'il y avait là deux auteurs reconnus qui publient presque chaque année... À moins qu'ils ne soient devenus «out» pis que je n'aie rien vu...
Il y a effectivement des éditeurs et des distributeurs qui ne font pas beaucoup d'efforts, mais l'abondance et la qualité parfois suggestive peuvent aussi jouer un rôle, je te l'accorde. Bref, ce n'est pas évident...
Quand au terrain glissant, le milieu de la littérature est une patinoire, ma chère, peu importe l'aspect qu'on aborde... ;)
@Maxim et Prana: Bienvenue chez moi :) Ça va effectivement très vite et oui, certaines maisons s'y retrouvent plus souvent. J'ignore ce que l'on peut en déduire...
Bonjour,
Je ne veux pas être l'avocat du diable (bon ok, j'aime cela) et veuillez mettre un grain de sel dans mes propos: je ne suis pas auteur, mais j'ai un bac en administration et parfois cela aide à relativiser.
Prenons un exemple autre... un matelas! Derrière cette épaisseur de ressorts, tissus et polymère quelconque, il y a un inventeur, ou a tout le moins un département de recherche. Des "gadgets" il y en a plein à vendre dans les grands détaillants et derrière, il y a toujours quelqu'un et une idée... Or, ils ne sembler pas faire grand cas des ventes "mix and match", soldes d'après Noël, ou période d'inventaire... Est-ce alors de dire que l'idée d'un roman (et tout le travail de l'écrire, je ne dénigre pas le temps et les efforts, croyez moi) est plus important qu'un inventeur?
Et puis, entre vous et moi, n'avons nous pas eu un grand débat dernièrement sur ce même blog (Merci Élisabeth) sur le pouvoir qu'a un livre (médiocre ou bon) sur les achats et ventes des autres romans/auteur?
Je suis persuadée que notre société pousse les délais trop vite (et croyez-moi en administration on le voit souvent!), mais est-ce un cas particulier au livre? Qu'en est-il des films, brevets en pharmacie etc? Est-ce alors une réflexion globale de société alors que, moi-même, je suis déçue quand il n'y a pas un nouveau sujet sur ce blog par jour ou quand on lit les nombreux messages de fans qui n’en peuvent plus de l’attente?
La réflexion s’impose…!
Petite question :)
Suis-je dans le droit d'espérer la sortie du tome 5 en 2011 ? :D
@Anonyme: En fait, le problème vient du fait que, quand les livres se retrouvent sur cette table, cela veut dire que l'auteur ne touche plus un sou. Les livres en liquidation sont exempts de droit!!! Ce n'est pas comme une spécial chez Archambault... J'ignore ce qu'il en des inventeurs, je ne peux donc dire si les soldes changent quelque chose pour eux.
@Diiee: À l'automne probablement... ;)
Je n'es jamais vraiment porté attention aux tables de livres dans les centres d'achat. Avec QL, Costco et Renaud-Bray généralement j'y trouve mon compte (Sans compter certain titre que j'achète directement de l'auteure). Cependant, je trouves cela triste pour les auteurs qui ont travaillés d'arrache pied sur un roman, de voir leur oeuvre sur une table de liquidation moins de 2 ans après la sortie du livre surtout si, comme plusieurs l'ont mentionnés, la maison d'édition n'a pas réellement fait d'effort de distribution et tout ce que cela implique.
Si vous voulez je pourrais peut-être aller chercher l'avis d'une maison d'édition, j'ai un ami qui est relativement bien placé pour l'une d'entrent-elles.
:)
Mon dernier livre n'a tenu que trois mois sur les tablettes. Pas un an, trois mois!
Le libraire aussi a son mot à dire, tellement d'autres livres arrivent, il faut faire de la place.
@Anonyme : De nos jours, les inventeurs étant souvent des salariés des départements de R&D, je peux pas pleurer sur leurs sorts. Et leurs inventions à eux se multiplient de façon industrielle. Je crois qu'en terme de temps investi/retour sur investissement, ils font une meilleure affaire que les écrivains;)
@Élisabeth : Moi travaille sur triple boucle piquée et intention de passer à l'axel betôt... (Métaphoriquement parlant... parce que dans la réalité, la seule figure de patinage que je connaisse c'est l'effouairage à pleine face...)
En fait, ce sont probablement des abimés. Des fois, y a juste une scratche, un coin tourné. Mais ils sont quand même considérés invendables en librairie... Et son vendus par des liquidateurs.
@Evelyne: Ce n'était pas des abîmés, mais bien des flambants neufs, c'est pour ça que ça m'inquiète autant...
Hmmm... bizarre...
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