Je reviens tout juste du Salon funéraire. Vous l'aurez deviné, il y avait beaucoup d'émotions dans l'air. Une douce sérénité aussi parce que c'était un départ «prévu» depuis longtemps. La famille avait eu le temps de se préparer, de jaser avec L-P, de lui dire à quel point ils l'aimaient, de profiter de chaque moment au cours de la dernière année... Ils auraient préféré qu'elle reste, mais ils étaient prêts à la laisser partir. Je les admire.
Pourquoi donc «agréable surprise» quand je parle d'un décès d'enfant, me direz-vous? Parce qu'il y avait beaucoup, mais vraiment beaucoup, d'enfants et de jeunes adolescents au salon. Des jeunes extraordinairement matures venus dire aurevoir à une camarade de classe ou consoler l'une ou l'autre des deux soeurs d'âge scolaire. J'ai entendu des phrases d'une douceur et d'une sagesse incroyable pour des jeunes de huit à treize ans. J'ai vu des bras se tendrent spontanément pour apaiser les sanglots ou simplement réconforter. J'ai pu observer une superbe solidarité et ça, quand on traverse une épreuve aussi cruelle si jeune, ça n'a pas de prix...
Trop souvent, les adultes sont présents pour les adultes. Uniquement. Non pas qu'ils oublient les soeurs et les frères qui, eux, sont toujours là, mais parce qu'ils ne savent pas vraiment comment les soutenir. Et les enfants non souvent rien à f... des grands qui veulent les aider. Ils ont d'abord besoin de compréhension, d'écoute et de soutien de la part de jeunes de leur âge. Les psy et tout le reste viendront bien assez tôt dans les semaines suivantes. Pourtant, trop souvent, les parents refusent d'imposer une visite au salon funéraire à leurs enfants, pour diverses raisons. La première étant qu'ils seront confrontés bien assez tôt dans leur vie d'adulte à cette troublante réalité. Or, la mort fait partie de la vie. Que ça nous plaise ou non. Et ça, vous seriez étonné de voir à quel point les enfants l'ont beaucoup mieux compris que les adultes...
5 commentaires:
Ton billet est très touchant. J'ai déjà constaté la même chose que toi au sujet de l'attitude des enfants vis-à-vis la mort. Les adultes oublient facilement qu'on peut aussi apprendre des enfants...
Pour avoir vécu des deuils assez tôt dans ma vie, je suis contente que mes parents n'aient pas pu m'en protéger.
Un deuil vécu jeune, ça semble immense, mais en même temps on en guérit plus vite qu'un adulte. Parce que les enfants sont tellement plus adaptables que nous.
Et ensuite on est prêts à affronter la mort, les pertes... la vie quoi!
@Karuna et Gen: Rassurée de constater que je ne suis pas la seule à penser comme ça. Merci!
Je suis d'accord avec toi, Élizabeth. Et je souhaite sincèrement envoyer toutes mes condoléances aux parents. J'ignore d'ou vous avez puisez la force dont vous faites preuve, mais je sais que pour traversez une épreuve aussi difficile que la mort, il faut savoir faire preuve d'un grand courage...
@fairieshorse: Merci!
Enregistrer un commentaire